EAR Yoshino 509

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Ces derniers temps, j’ai plutôt tendance à tester des DAC que des amplis, mais l’occasion qui se présentait avec ses blocs 509 était trop belle. Rarement en stock chez les revendeurs et absent des salons audiophiles, parce qu’il s’agit déjà d’une « référence ancienne » au catalogue, ces amplificateurs mono canal connaissent pourtant un succès mérité de par le monde et une très bonne presse chez les journalistes qui les ont eu entre les mains.

Malgré un rodage non terminé, j’ai une meilleure vision de la musicalité de ses petites bêtes et de leur capacité à tenir mes enceintes dans le grave. Parce que c’est sur ce point que je les attendais, tant certains ampli à tubes, pourtant réputés m’ont laissé une certaine frustration. Sur mon système.

Non !  Les 509 assurent parfaitement avec un grave profond. C’est propre et sec, comme j’aime et plus encore,  lorsque l’on passe au DAC Bricasti, relié pour l’occasion en direct en symétrique – cette fois-ci en utilisant la partie préampli du DAC.

La définition est la seconde caractéristique qui me frappe sur ces amplis à tubes. Ils vont plus loin dans ce domaine que les blocs Artec Absolu. Je ne m’attendais pas à une telle précision. C’est très détouré précis, on ressent assez bien la scène sonore qui gagne en profondeur avec le Bricasti.

La troisième chose qui me vient spontanément à l’esprit est la qualité des timbres. Les notes du piano de Monty Alexander et Jessica Williams (Tutu’s promise) de la contrebasse de Jean-Pierre Como (Siracuse), mais surtout la tessiture des voix m’enthousiasme  (Brel, Barbara, Iggy Pop, Jacintha, Jonasz…). Cela va plus loin encore avec le Bricasti M1. La qualité de timbre progresse spontanément, mais perds en dynamique à mon goût.

Cette sensation renforce grandement le côté naturel de la restitution.

Car de prime abord, je m’attendais à une écoute très enlevée, voir un peu rond, comme quoi les à priori dans ce domaine sont des pièges dans lesquels il est facile de tomber.

Oublions les clichés, je comprends mieux le buzz positif sur ces amplis.  Je les trouve différent du 534 très vif et « foot tapping », à la réflexion, ils me semblent plus proches dans mon souvenir des 861 tout en allant un peu plus loin partout.

Ces ampli me paraissent très transparents, équilibrés sur tout le spectre avec beaucoup de détails et de douceur en haut. Ce n’est jamais criard avec le tweeter scanspeak Revelator des Caldera. Et le grave est bien en place, très propre et proposant beaucoup de matière.

Si je devais faire une image, ce serait celle d’une main de fer dans un gant de velours. Les 509 vont preuve d’une facilité et d’une sérénité évidente. Ce ne sont pas des « excités », mais plutôt des « faux calmes ». La nervosité n’est pas leur caractéristique, pourtant la dynamique, l’attaque des notes ne posent aucun problème. C’est tout simplement beau. Les 509 ont une personnalité et assurément de la classe.